Invité par la Coordination des Franco Berbères du Bassin de Longwy, Olivier Le Cour Grandmaison, maître de conférences en science politique, a animé une soirée aux Thermes de Longwy sur le thème « Coloniser, exterminer. Sur la guerre et l'Etat colonial. »
Devant une assistance fort nombreuse, le conférencier a revisité la période coloniale dans le monde et en Algérie. Principalement en s’appuyant sur une quantité de documents peu connus voire oubliés, sur la littérature aussi. Cette étude originale éclaire d'un jour nouveau les particularités du dernier conflit qui s'est déroulé entre 1954 et 1962, demeurant un tabou. Mais aussi les violences extrêmes et les guerres totales qui ont ravagé le Vieux Continent au cours du XXe siècle. Des auteurs non des moindres ont été interrogés tels Tocqueville, Victor Hugo, Zola…
Il en ressort que torture, amendes, responsabilité collective, enfumades, séquestre, ou l’internement administratif en est le lot de façon remarquable de la « continuité » de certaines techniques d’extermination et de leur usage dans le temps et par des régimes politiques fort divers.
Cela laisse à dire que le colonialisme aux multiples facettes et dans diverses régions du globe est le modèle fondateur de tous les génocides du XXe siècle. C’est sur ce thème que l’invité a présenté le contenu de sa communication. La loi du 23 février 2005 intime aux historiens l’ordre de faire ressortir le rôle positif de la colonisation, notamment en Afrique du Nord. Cette atteinte à la liberté d’opinion et d’enseigner a reçu ce soir-là, de la part de Le Cour Grandmaison, une réponse cinglante. « Heureusement que l’histoire évolue vite et que des leçons soient prises d’une façon très critique pour civiliser le genre humain » dit-il un intervenant.
BOUDJOU